Hier soir en rentrant, je papote au téléphone avec mon papa, assise dans le bus côté fenêtre. Un vieux monsieur monte à l'arrêt et se dirige vers moi, commence la démarche de s'asseoir à mes côtés. Nous nous sourions poliment.
Papa et moi étions en pleine réflexion sur l'éducation religieuse et je dis à cet instant :
"Ben oui, ça part d'un bon sentiment, tu veux laisser à ta fille le choix de sa religion et..."
Le vieux monsieur s'interrompt dans son mouvement pour s'asseoir, me fusille du regard et, dans la plus totale indignation, s'en va s'asseoir à l'autre bout du bus - mais dans ma direction, de façon à pouvoir me regarder d'un air désapprobateur pendant tout le trajet.
(J'ai piqué un fou rire.)
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Ce matin, je me suis retrouvée coincée dans le bus devant deux djeun's ♂ et ♀, à devoir entendre leur concours de popularité sur Facebook. Enfin surtout celui de ♂ qui ne cessait de critiquer un autre ♂ qui osait, pour faire monter ses "j'aime", se montrer torse nu et prendre des photos dévoilant son tatouage.
(♀ lui fait remarquer que lui aussi se fait de la pub, ♂ répond indigné : "Non mais moi je me mets pas à moitié à poils !" Clairement, il n'a rien compris au fonctionnement de notre belle époque moderne

)
Malheureusement pour mon QI qui perdait en points à chaque fois que ♂ ouvrait la bouche (et je ne peux pas me permettre d'en perdre beaucoup, c'est rare, ces trucs-là, ça se trouve pas sur le premier mob venu), ils m'ont suivie jusqu'au bout de la ligne. Mais la véritable épreuve, ça a été ça : ♂ avait, semble-t-il,
Somebody That I used to know dans la tête, et toutes les 2 à 5 minutes, lançait d'une voix de fausset : "Buuut you didn't have to cuuuuuuuuuuuuuut me UP ! Gnagnagnagnagnagna nana..."
Et moi, les ongles enfoncés dans la cuisse tel Derek Hale luttant contre le venin du Kanima :
"C'EST CUT ME *OFF* OMG WTFBBQ *OFF* *OFF*, I am going to cut YOU up, you'll feel the difference, believe me, aaaaargh !"Bien sûr je n'ai rien dit et mes chakras sont tous bouchés.
(J'assume mon snobisme linguistique, mais ça m'aurait pas autant énervée s'il n'avait pas passé le trajet à se la jouer mec cool, blasé, coolblasé)
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A Sèvres Babylone sur la ligne 10, il y a toute une série d'affiches pour un fleuriste en ligne dont je n'ai pas retenu le nom, et pour cause : la pub est constituée d'un homme à demi-nu (voyez le rapport subtil avec l'anecdote précédente !) me demandant quelle est ma fleur préférée.
Après recherche, il s'agit d'une campagne lancée par l'Office Hollandais des Fleurs, avec une sorte de petit jeu en ligne où une voix féminine bienveillante nous propose, avec plein de sous-entendus, de choisir différentes fleurs présentées par ces jardiniers à demi-dénudés qui ne sont clairement là que pour être beaux et se taire
Vous pouvez le faire ici :
La joie des fleurs.
Je suis partagée entre un sentiment de contentement que cette fois ce soit une pub où c'est la sexualité féminine (et homosexuelle masculine) qu'on titille et un sentiment de culpabilité, parce que l'objectification sexuelle c'est mal, même envers les hommes et c'est pas beau l'hypocrisie.
(Mais quand même, ça fait plaisir. Je suis sûre que l'objectification sexuelle féminine passerait mieux si y'avait plus d'hommes à demi-nus dans les couloirs du métro. C'est ça la vraie parité ! XD)