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Solstice
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(suite du 11 décembre)

Seán ferma les yeux très fort. Il avait mal à la gorge, soudain. La fée (Ciáran, Ciáran, l’autre) laissa passer quelques instants puis continua, la voix incertaine :
« Est-ce qu’on peut… est-ce qu’on peut en parler ? En face ? Pas forcément aujourd’hui ; si tu as besoin de réfléchir, je reviendrai. »
Seán se redressa d’un bond – Ciáran ne devait pas repartir, il était, il savait, il… Seán ouvrit la porte en grand, paniqué soudain à l’idée que déjà il avait disparu. Mais Ciarán était là, face à lui, affichant une expression qui raviva la douleur coincée au creux de sa gorge.
Ils se regardèrent en silence, se dévorèrent du regard, cherchèrent avec avidité sur le visage de l’autre ce qui le rendait semblable ou différent, ce que leur vie aurait été s’ils n’avaient pas été échangés.
Puis Seán sentit qu’on lui tirait la manche. Il tourna des yeux distraits vers Lukis.
« Tout le monde vous regarde, dit ce dernier. Vous devriez vous mettre dans le bureau. »

(à suivre)

Date: 2011-12-13 08:11 am (UTC)
From: [identity profile] maria-ferrari.livejournal.com
Cette histoire de bébés échangés, ça me fait penser à Notre Dame de Paris...

Date: 2012-01-13 11:58 pm (UTC)
From: [identity profile] soleil-ambrien.livejournal.com
Ça aurait totalement été le genre de Victor Hugo d'établir ce type de parallélisme, en effet ; je trouve l'idée extrêmement riche, je vais me renseigner. ^^

En tout cas, j'aime toujours autant ton style et ton histoire. :D

Date: 2012-01-14 11:00 pm (UTC)
From: [identity profile] soleil-ambrien.livejournal.com
Eh bien, j'ai trouvé un extrait de conférence ici ; mais dès que j'aurai un peu de temps en bibliothèque, j'irai voir, car je crois vraiment que ce parallélisme était volontaire de la part d'Hugo, étant donné sa grande culture et les intertextes qu'il emploie habituellement.


Un extrait de l'intervention que j'ai trouvée :

Discussion

Sur la datation des figures populaires mises en scène dans Les Misérables :

GUILLAUME DROUET : (...) Les références que j’ai citées sur les contes de tradition orale datent toutes du XIXe siècle. Amélie Bosquet, par exemple, publie son ouvrage en 1845. On est encore dans un « long Moyen-Âge ». La culture paysanne perdure en France jusqu’aux années 1950. Il s’agit d’une tradition de longue durée. Il y a néanmoins des figures propres au XIXe siècle : le changelin est une figure attestée depuis le Moyen Age mais qui trouve des représentations particulières au XIXe siècle. Vous vous interrogez en outre sur la part de création de Hugo. Il ne faudrait pas penser que ce dernier est uniquement dans la mimesis quand il s’inspire des traditions et des superstitions. Le fait qu’il utilise une masse de traditions crée quelque chose de particulier à son œuvre. Le personnage de Cosette est singulier, dans la mesure où il est à la croisée de toutes les traditions.

FRANCK LAURENT : Votre communication m’a beaucoup intéressé. J’ai travaillé il y a quelques années sur Les Feuilles d’automne. Un des motifs les plus récurrents du recueil porte sur la crise de la relation entre les vivants et les morts, et non sur la représentation de l’interrogation sur la mort. Hugo met l’accent sur le mauvais rapport aux morts dont certains font preuve. C’est une question qui parcourt l’œuvre poétique. La structure lyrique mime la relation de parole entre les vivants et les morts.
Vous avez souligné le rôle du parrain permettant de façon paradoxale de réhabiliter le vagabond, ennemi par excellence des communautés paysannes. Vous avez à ce sujet cité un conte qui met en scène un enfant partant d’un mauvais pied dans la vie, mais qui croise un envoyé du diable agent de son salut, et qui, en retour, intercède en sa faveur. Cette structure romanesque est très courante dans le roman populaire du XIXe siècle. On peut ainsi songer à Oliver Twist ou aux Contrebandiers de Moonfleet. Il y a ici une forme d’invariance du schéma narratif.

YVETTE PARENT : On pourrait aussi songer à Sans Famille d’Hector Malot.

BERNARD LEUILLOT : Tout ceci est à relier à l’ouvrage de Marthe Robert, Origine du roman, roman des origines.


Je compte bien aller ficher (ou au moins feuilleter) Origine du roman, roman des origines de Marthe Robert dès que j'aurai un moment ! :)

Date: 2011-12-13 01:45 pm (UTC)
camille_miko: (Default)
From: [personal profile] camille_miko
J'ai la réaction de Sean. Elle est très sympa. (Par contre, comment est-ce que tu fais le à inversé ?)

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