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Parce qu'il fallait que je le fasse un jour, que je me suis réveillée ce matin à sept heures et demi sans pouvoir me rendormir et que par conséquent je m'en suis occupée... (j'en avais déjà parlé à l'époque où je trainais vaguement sur Blurty, j'ai remanié et réactualisé le texte) et parce que j'ai eu une journée pourrie jusqu'à ce je trouve The Pinhoe Egg. *.*
Les Mondes de Chrestomanci, par Diana Wynne Jones
Romans dans l'ordre chronologique des événements :
The Lives of Christopher Chant (Les Neuf Vies du Magicien), 1988
Conrad's Fate (Le Destin de Conrad), 2005
Charmed Life (Ma soeur est une sorcière), 1977
The Magicians of Caprona (Les Magiciens de Caprona), 1980
Mixed Magic (de ce que je sais, pas encore traduit), nouvelles à dates diverses.
The Pinhoe Egg (en cours de traduction), 2006
Hors Chronologie pour le moment (mais même période que Charmed Life) : Witch Week (La Chasse aux sorciers), 1982
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Chrestomanci. Comment commencer ? *sautille*
Par le début, peut-être ?
Les Mondes de Chrestomanci, c’est une suite de romans qui se passent dans un univers de magie connecté à tout une série de mondes plus ou moins différents, dans lesquels on se balade tout au long des livres.
Chrestomanci, c’est le titre donné au magicien le plus puissant des mondes, l’enchanteur à neuf vies, chargé de maintenir l’ordre magique dans les mondes et de protéger les gens normaux du pouvoir des sorciers. Et c’est pas forcément évident, croyez-moi. ^vv^
Voilà pour le vague résumé. ^_^
Maintenant, laissons l’enthousiasme parler.
J'ai lu la version française de Charmed Life il y a longtemps, je devais avoir dix ans, et je me souviens n'avoir que peu aimé parce que c'était trop dur pour moi, trop brutal, trop éloigné des happy ends « type » à la Walt Disney dont on a l'habitude dans les livres pour enfants.
Les Harry Potter sont sortis un peu plus tard, j’ai adoré les quatre premiers de la série, et du coup ça m’a fait repenser à Charmed Life, d’autant que j’avais été assez déçue par The Order of the Phoenix, que je cherchais de quoi lire, et que j’étais en Angleterre. Quand je m’en suis rappelée, ma vision d'enfant m'a intéressée et m’a donnée envie de m'y replonger. Je suis tombée sur un coffret de ce qui était la série complète à l’époque et je l’ai pris. Je savais d'instinct que cette fois serait la bonne, et j'ai vraiment, mais alors vraiment pas été déçue.
L'univers (les univers en fait !) est passionnant, la magie y fonctionne de façon totalement naturelle et différente selon les personnages, ce qui est assez jouissif, et drôlement inventif. Les personnages sont tellement humains et tellement réels que c'est un bonheur de les voir dans ce monde fantasy. Chaque tome a un nouveau héros mais les clins d'œil d'un livre à un autre sont jubilatoires. Il y a de l'humour bien anglais, et en dessous de tout ça, une gravité et une histoire bien plus sombre qu'elle ne le paraît (sauf peut-être dans le second tome qui a été écrit, The Magicians of Caprona, qui est d'ailleurs celui que j'aime le moins, malgré Tonino).
Witch Week en particulier, le troisième tome écrit, m’a un chouia traumatisée. Je l’ai trouvé très dur, à un niveau très subtil, dans le sens où je me suis pas senti bien pendant toute la lecture, j’ai eu besoin de faire des pauses. Les derniers mots de la fin m'ont presque mis les larmes aux yeux tellement, en deux phrases, on nous soulage de tout le reste du livre, et c'est à ce moment-là qu'on réalise à quel point on a été dérangé et mal à l'aise pendant toute l'histoire.
Le meilleur, c'est qu'on nous balance dans cet univers sans nous expliquer où l'on est, il n'y a pas vraiment de découverte au travers des yeux du héros comme dans HP et la plupart des livres de fantasy, mais on considère que nous connaissons déjà le monde et on a plus tendance à nous décrire ce qui est bizarre là où l’on est, c'est à dire ce qui est normal pour nous ! Néanmoins on n'est pas du tout perdus, mais excités d'en apprendre plus.
DWJ a une écriture sèche et froide comme je les aime (mais je peux comprendre que tout le monde n’accroche pas, néanmoins si le style de Neil Gaiman vous va, y’a pas de raison que celui de DWJ vous gêne… ^^) et un don pour nous faire comprendre rapidement le caractère du héros et du coup ses sentiments et ses émotions deviennent évidents sans qu'elle ait besoin de trop nous les décrire. Les événements eux-mêmes sont raconté d'un œil assez neutre et c'est au lecteur de réaliser l'horreur de la situation, l'immoralité et le dramatique d'une action. J'adore ce type de style où le lecteur n'est pas passif et dirigé par les mots.
Malgré cette écriture distancée, si on accroche, la relation que le lecteur a avec le héros est très émotionnelle. Tous les héros de cette série (tous les héros de DWJ, en fait… Gah, Moril. Mais là, c’est le Dalemark Quartet, chaque chose en son temps. :p) sont des anti-héros par excellence, et même le grand Chrestomanci actuel, Christopher Chant (aaah, Christopher !), lien entre tous les livres, est ramené au niveau d'un humain faillible et d’un enfant qui apprend, et un sale môme en plus, dans deux des romans, The Lives of Christopher Chant et Conrad’s Fate .
Les héros de Wynne Jones se ressemblent tous quelque part : ce sont des anti-héros, je l'ai déjà dit, et ce sont ceux qui ont l'air de n'avoir rien de spécial et sont perdus sous l'"exceptionnalité" des autres, ce sont ceux qui déçoivent par leur médiocrité, ceux qui sont les rejets d'une société, comme dans Witch Week (qui est encore particulier au niveau « du héros », mais je vous laisse la perplexité de le découvrir ^^ ;). Mais ce qui est intéressant, c'est que ces rejets ne sont pas du tout glorifiés comme il y a une tendance à le faire. Etre différent de ce que veut la société, de ce qu’on attend de nous, ne veut pas automatiquement dire être bon ou être un héros ; on reste humain avant tout, avec des tentations et des fautes identiques à tous les autres humains.
De manière générale, ils se battent tous pour avoir une place, être reconnus pour ce qu'ils sont et avoir le choix d'être ce qu'ils veulent.
Jusque-là, Cat (Charmed Life) est celui qui m’a le plus touchée, parce que c’est vraiment lui qui perd le plus, il a un potentiel de sale gosse angsty absolument splendide, et c’est pour ça que j’attends avec impatience le nouveau tome de sorti, pour voir comment DWJ utilise Cat. *anxieuse* Je suis surexcitée et à la fois terrifiée, j’ai été tellement déçue par la façon dont JKR sous-exploitait Harry. mon opinion ne concerne que moi, hein… ^^ ;;;
Mais pour le moment, il n’y a qu’un seul de la totalité des livres de DWJ que j’ai lu (et ça fait un paquet…) auquel je n’ai pas accroché (A Tale of Time City), alors je croise les doigts forts.
Petite touche plaisante, Cat et Tonino se rencontrent dans une nouvelle tirée de Mixed Magic (recueil de petites histoires dans l’univers de Chrestomanci), et leur relation donne lieu à des sous tons de slash qui laissent de quoi rêver pour leur future commun… ^o^ (Malgré les apparences, Tonino seme totalement Cat, soit dit en passant.)
Ce qui me fait penser que j'espère qu'elle va pas nous trouver de pendant féméinin à Cat, pour pouvoir le laisser avec Tonino, parce que j’aime les persos féminins de DWJ, de façon générale. ( Surtout Sophie de Howl’s Moving Castle, elle tue tout, surtout dans Castle in the Air, et elle a rien à voir avec la version de Miyazaki qui est, euh, complètement édulcorée.) Elles sont quasi toutes intéressantes. y’a que Gwendolen que j’aime pas. Mourf.
C'était long. ^^;; J'espère que ça vous aura quand même donné envie de les lire. ^____^
Maintenant faudrait que je fasse pareil avec le Dalemark Quartet, mais faut que je le relise d'abord. C'est une excellent excuse pour le relire. :D
(Est-ce que j'ai dit que j'avais The Pinhoe Egg ? Oui ? Déjà ? Bon, bah je le répète alors. JE L'AI !!! *a fait quatre librairies anglophones en sortant de cours*)
*pointe à son icône* z'avez vu ? J'ai une icône de Cat. *___*
(Et demain soir je suis chez moiiiiii *ron*)