Lorsqu'il arriva au lycée ce matin-là, Julien se dit que la journée n'aurait pas pu être plus mauvaise qu'elle s'annonçait. Sa mère l'avait réveillé au dernier moment, lui, n'ayant pas entendu son réveil matin, avait enfilé ses vêtements froissés de la vieille, n'avait pas pris le temps de prendre un petit déjeuné correct, et avait sauté sur sa moto en priant pour ne pas se prendre de prune pour excès de vitesse. Pour arranger le tout, il avait juste avant midi son très cher et tant aimé professeur de mathématiques pendant deux longues, très longues heures, plus une absence d'excuse valable pour ne pas lui rendre le devoir maison qu'ils avaient à préparer depuis deux semaines. Il était rentré la veille totalement lessivé de son entraînement de foot et Julien n'était pas du genre à faire ses devoirs en avance, pourquoi faire maintenant ce qu'on peut repousser à demain ? À tous les coups il n'allait pas couper à l'heure de colle, ce n'était pas le premier devoir – et sûrement pas le dernier – qu'il ne rendait pas. Que du bonheur en perspective ! – M. Mariaux ! le héla un surveillant à peine eut-il franchit le seuil des portes vitrées. Sur le coup, Julien eut envie de ne pas s'être levé finalement, quitte à se prendre encore une nouvelle absence. – Il va falloir venir au bureau des surveillants à la pause M. Mariaux, enchaîna le petit homme replet qui leur servait de pion, et j'espère que cette fois vous apporterez avec vous la justification de vos trop nombreuses absences ! Et merde. – Mais bien sûr ! sourit Julien de toutes ses dents. Je vous les montrerais à 10h M. Macquoi ! L'homme fronça les sourcils en resserrant ses narines, mais ne fouilla pas plus loin, partant houspiller un autre élève. La cloche sonna alors et Julien se dépêcha de retrouver ses amis en classe de philosophie, où il s'avachit plus que s'assit sur sa chaise, griffonna vite-fait de fausses excuses d'absence dans son carnet en imitant la signature de sa mère – priant au passage pour qu'elle ne l'apprenne jamais – et posa sa tête sur son sac, bien déterminé à finir sa nuit. Une activité intellectuelle dès 8h un lundi matin, il ne fallait pas trop en demander à un sportif non plus !
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– M. Mariaux ! le héla un surveillant à peine eut-il franchit le seuil des portes vitrées.
Sur le coup, Julien eut envie de ne pas s'être levé finalement, quitte à se prendre encore une nouvelle absence.
– Il va falloir venir au bureau des surveillants à la pause M. Mariaux, enchaîna le petit homme replet qui leur servait de pion, et j'espère que cette fois vous apporterez avec vous la justification de vos trop nombreuses absences !
Et merde.
– Mais bien sûr ! sourit Julien de toutes ses dents. Je vous les montrerais à 10h M. Macquoi !
L'homme fronça les sourcils en resserrant ses narines, mais ne fouilla pas plus loin, partant houspiller un autre élève. La cloche sonna alors et Julien se dépêcha de retrouver ses amis en classe de philosophie, où il s'avachit plus que s'assit sur sa chaise, griffonna vite-fait de fausses excuses d'absence dans son carnet en imitant la signature de sa mère – priant au passage pour qu'elle ne l'apprenne jamais – et posa sa tête sur son sac, bien déterminé à finir sa nuit. Une activité intellectuelle dès 8h un lundi matin, il ne fallait pas trop en demander à un sportif non plus !