"Oh merde", souffla Sayara, l'euphorie retombée.
A ses côtés, sa proie restait immobile, et si elle ne sentait pas la Mort, son coeur ne battait pas bien fort, son souffle était faible.
Sayara se redressa. Il ne s'était pas senti aussi bien depuis des décennies et il n'aurait probablement pas besoin de se nourrir avant plusieurs mois, mais l'idée d'avoir peut-être tué quelqu'un parce qu'il avait perdu le contrôle sur sa Seconde Nature le rendait malade.
Il ne comprenait pas ce qu'il s'était passé. Il avait eu juste l'intention de se nourrir, même pas de coucher avec lui !
A priori, il s'était plus nourri du sexe que du sang, ce qui donnait au jeune homme plus de chance de s'en sortir, s'il ne mourrait pas d'épuisement. Sayara hésita. Il ne pouvait pas le laisser dans un coin, comme ça, pas dans l'état dans lequel il était. Enfin si, techniquement il pouvait, ça n'aurait pas gêné Gwen par exemple, mais Sayara doutait que Gwen ait des problèmes de perte de contrôle, surtout sur ses phéromones.
Avec une aisance déconcertante même pour lui, il prit sa proie de la soirée dans ses bras, s'éclipsa.
Il traversa la moitié de la ville en un quart de son temps habituel.
"Shooté comme je suis je pourrais probablement même faire flipper Gaël", marmonna-t-il.
Il avait un mal de chien à garder son aura cachée. Puissante comme elle était à ce moment, il attirerait tous les Slayers de France et se retrouverait avec la Hierarchie sur le dos.
Il se glissa par la fenêtre de son appartement avec son fardeau, et après un court instant d'hésitation, alla l'allonger sur son lit. Une fouille méthodique des vêtements qu'il avait emportés lui fit découvrir une carte d'identité. Sa proie se nommait Cédric Merlieux, il venait d'avoir tout juste dix-neux ans.
Sayara hésita mais il n'y avait rien d'autre à faire que de le laisser dormir et récupérer. Il irait squatter chez Gwenaël en attendant, ce dernier était de toute façon quelque part aux Etats-Unis à fuir son Sire.
Pour bien faire les choses, il alla acheter quatre steaks à la supérette de nuit en bas de chez lui et les mit dans le frigo. Il vérifia que rien de compromettant ne traînait, écrivit un petit mot sur lequel il posa un double des clefs puis s'éclipsa.
Il faudrait probablement qu'il déménage encore, ou peut-être pas, les humains étaient si obtus. Probable que Cédric, une fois réveillé et remis d'applomb, disparaîtrait sans demander son reste, persuadé d'avoir bu quelque chose de pas clair.

Il repassa chez lui quarante-huit heures plus tard.
Cédric était assis sur le canapé, un pansement sur la gorge, un pieu dans la main.
Sayara explosa de rire.

(fin)

J'arriverais pas à t'écrire les autres, je me fatigue de ce fil. :p Ce qui change rien au fait que tu peux les demander au prochain, je te les ferai, ce sera pas le même fil XDDDDD